estrapade

estrapade

estrapade [ ɛstrapad ] n. f.
• 1482; it. strappata, de strappare « arracher », du got. °strappan
1Anciennt Supplice qui consistait à suspendre le condamné au sommet d'une potence par une corde qu'on laissait brusquement se dérouler jusqu'à ce qu'il fût près du sol. Condamner à l'estrapade. Donner l'estrapade à un soldat puni. Par méton. La potence qui servait à l'estrapade. V. tr. <conjug. : 1> ESTRAPADER , 1680 .
2 (1690) Gymn. Tour qui consiste à se suspendre par les mains à une corde et à faire passer le corps entre les deux bras écartés.

estrapade nom féminin (italien strappata, de strappare, arracher, peut-être du gotique strappan) Supplice qui consistait à hisser le condamné en haut d'un mât et à le laisser tomber brusquement, un câble le retenant à quelque distance du sol. Mât, potence qui servait à ce supplice.

I.
⇒ESTRAPADE1, subst. fém.
A.— Supplice originellement en usage dans l'armée et la marine qui consistait à hisser un patient à un mât ou à une potence, les membres liés derrière le dos, et à le laisser retomber plusieurs fois près du sol ou dans la mer. Appliquer, donner l'estrapade; gibier d'estrapade. Homme délicat à sa manière, (...) capable (...) d'endurer, sans desserrer les dents, estrapade, brodequins, chevalet (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 317) :
L'estrapade, ou les baptêmes de feu consistoient à suspendre un protestant au-dessus d'un bûcher, à le plonger à différentes reprises dans la flamme en abaissant et en relevant la corde...
CHATEAUBR., Ét. ou Disc. hist., t. 4, 1831, p. 275.
P. méton. Potence servant à donner l'estrapade. La roue, le gibet, l'estrapade faisaient bonne garde à l'entour du lieu de refuge (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 417).
B.— P. anal., GYMNASTIQUE, vx. Tour consistant à se suspendre par les mains à une corde et à passer le corps entre les deux bras écartés. Double, triple estrapade (Ac. 1835, 1878). P. métaph. Les écarts et les estrapades gymnastiques de mon avocat (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 127).
Rem. La plupart des dict. attestent en outre le mot en équit., au sens de « saut ou écart par lesquels un cheval cherche à désarçonner son cavalier ».
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1482 [ms. de 1507] mettre en l'estrapade « supplicier (un soldat ou un matelot) en l'élevant au haut d'un mât et en le laissant tomber brusquement » (G. FLAMANG, Vie et passion St Didier, éd. J. Carnandet, p. 288). Prob. empr., malgré le rapp. chronol. inverse, à l'ital. strappata « id. » (dep. XVIe s. d'apr. DEI), part. passé substantivé de strappare « arracher » (dep. XIVe s., Boccace ds TOMM.-BELL.) prob. issu du got. strappan « lier solidement » (cf. all. straffen « tendre »). V. FEW t. 17, p. 251. Fréq. abs. littér. :18.
DÉR. Estrapader, verbe trans. Faire subir le supplice de l'estrapade. Ils vous écartelaient, vous estrapadaient, vous rôtissaient, vous arrosaient de brandevin en flammes (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 150). Je ne sais combien d'hommes blessés, noyés, roués, estrapadés, écartelés, et bouillis (GIONO, Angelo, 1958, p. 175). []. 1re attest. 1680 « donner l'estrapade » (RICH.); de estrapade, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1.
II.
⇒ESTRAPADE2, subst. fém.
HORLOG. Outil rotatif à main utilisé pour mettre en place les ressorts dans les barillets de montres et de pendules. Estrapades pour pendule; assortiment d'estrapades. L'estrapade « Bergeon » permet de mettre en place sans aucun danger et sans effort les plus forts ressorts de pendules et compteurs ainsi que des petits ressorts de réveils ([Catal.] Bergeon et Cie (montres et pendules), Le Locle (Suisse), planche n° 7025).
Rem. La docum. atteste estrapader, verbe trans., horlog. Monter le grand ressort d'un mécanisme d'horlogerie à l'aide d'une estrapade. Les ressorts [de montre] sont habituellement trempés et recuits... Ils sont ensuite estrapadés (ANDRADE, Horlog., 1924, p. 164).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1836 (Suppl. au Dict. de l'Acad. d'apr. FEW t. 17, p. 251a). Issu p. anal. de estrapade1. Bbg. HOPE 1971, p. 39, 149. — LEW. 1960, p. 22.

estrapade [ɛstʀapad] n. f.
ÉTYM. 1482; ital. strappata, de strappare « arracher », du gotique strappan « attacher, atteler fortement ».
1 Anciennt. Supplice autrefois en usage dans la marine, dans l'armée et par lequel on faisait tomber brusquement qqn, jusqu'à un choc brutal. || L'estrapade de mer, consistant à précipiter plusieurs fois le condamné du haut d'une vergue dans l'eau. || Estrapade de terre, consistant à suspendre le condamné au sommet d'une potence par une corde qui lui liait les mains et qu'on laissait brusquement se dérouler jusqu'à ce qu'il fût à quelques pieds du sol. || Condamner (cit. 6) qqn à l'estrapade. || Les tortures de l'estrapade.
(XVIe). Par métonymie. Le mât ou la potence qui servait à donner l'estrapade. || La rue de l'Estrapade, à Paris.
2 (1690). Gymnastique. Tour qui consiste à se suspendre par les mains à une corde et à faire passer le corps entre les deux bras écartés.
3 Équit. Ensemble de sauts et de ruades par lesquels le cheval cherche à désarçonner son cavalier.
4 (1836). Techn. (horlog.). Outil permettant l'émoulement des ressorts moteurs et leur mise en barillet ou en bague.
DÉR. Estrapader.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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